Notre Département a récemment décidé de poursuivre, pour une durée de quatre ans, la délégation du service de restauration des collèges à des prestataires privés. Depuis la rentrée de septembre, la gestion des cantines des collèges des Hauts-de-Seine est à nouveau confiée à des grands groupes de restauration, dont la principale raison d’être est de générer des profits pour leurs actionnaires.
Ce modèle de gestion a pourtant été source de nombreux dysfonctionnements ces dernières années. Les collégien.ne.s et leurs parents étaient nombreux à se plaindre de la qualité très décevante des repas. Ces plaintes se multiplient à nouveau ces dernières semaines, les associations de parents d’élèves et la presse s’en font l’écho.
Ce choix de gestion est d’autant plus regrettable qu’il aurait été possible de rétablir un véritable service public de restauration dans nos collèges, pour mieux répondre aux exigences qui s’expriment aujourd’hui en matière de qualité alimentaire.
Les grandes entreprises de restauration collective ne placent pas les produits de qualité au cœur de leur politique. Elles participent peu à l’émergence d’une agriculture durable.
C’est pourtant le soutien à cette agriculture, avec une ambition écologique et sociale forte, qui doit être renforcé pour faire vivre décemment les petits producteurs locaux, et faire bénéficier nos jeunes d’une alimentation plus saine et équilibrée.
La restauration scolaire est un enjeu à la fois social, sanitaire, pédagogique, économique et environnemental. Le département a un rôle important à jouer sur ces objectifs, notamment en nouant des partenariats innovants avec des départements voisins, comme les Yvelines, qui comptent de nombreux producteurs.
Pour avancer en ce sens, on voit qu’il est difficile aujourd’hui de faire confiance à ces grands groupes de restauration, qui contribuent à la cannibalisation de nos campagnes pour générer des profits financiers.
L’occasion de renforcer ce service public a été manquée, nous le déplorons. Nous resterons mobilisé.e.s pour faire évoluer la gestion des cantines des collèges, avec des personnels mieux formés, un suivi régulier et transparent de la qualité, pour améliorer les repas servis, tant en termes de qualité que de quantité.