Je souhaite ici dire quelques mots, d’abord pour saluer et encourager l’initiative « Toutes culottées ! » de l’Institut des Hauts-de-Seine. Après l’Ecole française des Femmes, l’enquête interdépartementale Sourire de Femmes, le Bus Santé Femmes, il s’illustre à nouveau dans le champ de la sensibilisation et de la prévention de la santé des femmes et des jeunes filles. Et ce n’est pas rien ! Car pour 1 personne sur 2, le sujet des règles est un sujet tabou. Un tabou qui impacte la vie des femmes et encore plus celles des jeunes filles : 1 jeune fille sur 2 a déjà manqué l’école à cause de ses règles ; 1 jeune femme sur 3 a déjà subi des moqueries ou discriminations liées aux règles. Détabouïser les règles est bien un enjeu de santé publique et d’éducation à la santé sexuelle. L’Education Nationale, premier responsable, ne remplit pas ses obligations. Par exemple, 60% des français.es n’ont reçu aucun enseignement formel à propos des règles.
Depuis 2001, la loi prévoit trois séances d’éducation à la vie affective et sexuelle (EAS) par an dans les écoles, les collèges et les lycées. C’est une obligation ! Dans la réalité, l’obligation est rarement appliquée, comme le pointait un rapport de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) en 2021 sur les manquements de l’école en matière d’éducation à la sexualité (EAS) : « Moins de 15 % des élèves bénéficient de trois séances d’EAS pendant l’année scolaire, en école, au collège ou au lycée. » Trois séances annuelles, pourtant essentielles : elles permettent de lutter contre les violences sexistes et sexuelles en abordant « les questions de respect et de consentement ». L’école est souvent le seul lieu où les enfants entendront parler du consentement, de méthodes de contraception, et des dangers des violences sexuelles.
Et si l’école n’en parle pas, ces jeunes iront chercher les réponses à leurs questions ailleurs : sur les réseaux sociaux, sur les sites pornographiques là où les pires représentations de ce que doivent être les relations sexuelles existent : il n’y a ni respect, ni consentement.
Claire Hédon, la Défenseure des Droits rappelle, dans son rapport annuel, la nécessité de rendre effective ces 3 séances d’Education à la Sexualité, si nous voulons « offrir à l’enfant la protection et l’éducation qui lui permettront de construire une intimité suffisamment solide, résistante, pour établir un rapport au monde ouvert et confiant ».
Certains des Départements qui prennent les devants sur cette question, des innovantes comme ce dispositif Jeunes contre le sexisme, mis en place dans le département de Seine-Saint-Denis, qui décerne un brevet contre le sexisme à travers un quizz destiné aux collégien.ne.s.
J’en viens à ma question Monsieur le Président, elle est simple : quelle est la prochaine étape ? Nous pensons que le partenariat avec l’Institut des Hauts-de-Seine est très productif et de qualité. Est-il envisageable de lui donner les moyens d’intervenir également sur d’autres sujets liés à l’éducation de nos jeunes sur ces questions ?