Pour une politique ambitieuse au profit de la jeunesse

 Avec sa loi bien mal nommée « Pour une école de la confiance », le Ministre J.-M. Blanquer poursuit l’entreprise gouvernementale de démolition du service public de l’éducation nationale. Avec Parcoursup, c’est la fin du baccalauréat comme diplôme d’accès à l’enseignement supérieur et l’instauration d’une sélection fondée sur des critères sociaux. Les réformes du bac et du lycée poursuivent cet objectif en organisant ce « tri social » de plus en plus tôt. Dans le même temps, l’enseignement professionnel connaît une baisse sans précédent de ses moyens et les lycéens de ces filières voient leurs chances d’accéder à l’enseignement supérieur se réduire sans cesse. L’école de la République devient un instrument de reproduction et d’accroissement des inégalités sociales.

La politique du Conseil départemental des Hauts-de-Seine poursuit la même logique. C’est dans les quartiers populaires que l’accès à la cantine scolaire est le plus faible et recule continûment. Depuis longtemps, nous demandons, sans succès, une réforme de sa tarification pour ouvrir davantage ce service public aux familles aux revenus les plus modestes. De la même façon, la mobilité est un instrument essentiel de la promotion sociale. Il est donc urgent que notre collectivité prenne à sa charge, comme d’autres départements de l’Île-de-France, une partie du coût de la carte de transport Imagin’R destinée aux jeunes.

Ce refus de promouvoir des politiques sociales est d’autant plus incompréhensible que le Conseil départemental des Hauts-de-Seine taille dans tous les budgets pour accroître sans limite ses excédents budgétaires. En 2018, ils ont atteint le niveau record de 550 millions d’euros auxquels il faut ajouter les 101 millions de la vente de l’ancien hôtel du département, à Nanterre.

Tous les ans, notre groupe demande une réaffectation de ces sommes en faveur de politiques sociales et d’investissements d’avenir. Ainsi, le 8 juillet dernier, nous avons proposé une augmentation conséquente du budget consacré à la rénovation énergétique des collèges. Pour une fois, il semble que nous ayons été entendus : en 2020, ce budget sera porté à 120 millions d’euros. Notre opposition n’est donc pas veine !