Je précise, en remarque préalable, que j’interviens comme Conseiller départemental des Hauts de Seine car c’est le seul mandat que m’ont confié les électeurs de mon canton.

Tout d’abord, je tiens à féliciter l’équipe du Conseil de Développement Durable qui a travaillé et produit ce rapport.

Pour ceux qui s’intéressent à notre territoire des avis de cette nature sont d’un grand intérêt.

Il suffit de lire la bibliographie pour mesure l’importance des travaux produits sur les territoires, leur histoire, leur spécificité, leur complémentarité.

Je pourrais y ajouter le travail des cabinets d’architectes de renommée internationale qui avaient concouru dans le cadre du Grand Paris et dont les travaux exposés à la Cité de l’architecture avaient passionné les visiteurs.

Donc la lecture de l’avis et l’écoute des rapporteurs ce matin est à faire connaître pour toujours mieux comprendre les enjeux auxquels nous sommes confrontés et trouver des réponses dans l’intérêt des populations et des territoires.

La limite de cet exercice se trouve dans le parti pris de déboucher sur une fusion à marche forcée.

Le rapport le reconnaît implicitement quand il pointe l’ampleur des efforts de communication à produire pour convaincre de l’objectif de fusion. Une communication déjà commencée dans tous les supports départementaux, dans les vœux communs déjà organisés en 2016 et que nous avions boycotté et vous recommencez en 2017 non seulement avec des vœux communs aux Haras de Jardy ; mais en plus avec une carte de vœux commune, y compris pour les élus opposés à cette fusion. Quel mépris des élus. Nous n’utiliserons pas cette carte de vœux, pourtant financée par tous les Alto-Séquanais.

Personne ici ne conteste les complémentarités et pour cause, je rappelle qu’il y a 50 ans une partie du 92 était dans le même département que les Yvelines avec l’Essonne et le Val d’Oise. Cela s’appelait la Seine et Oise.

Mais je rappelle aussi que la plus grande part du 92 était dans le département de la Seine avec Paris et l’essentiel des départements du 93 et du 94.

Si je rappelle cette histoire c’est que l’avis produit pour le 92 et le 78 ne justifie pas la fusion mais la coopération.

Ca si nous faisions le même travail avec le 95, Paris, le 93, le 94, le 91 nous pourrions dire la même chose : différents et complémentaires et sur certains thèmes encore plus complémentaires qu’avec le 78.

Je pense aux transports. Oui il y a EOLE mais aussi le Grand Paris Express avec le 94 et le 93 et toutes les radiales de métro, RER, avec Paris, l’Essonne et le Val d’Oise ;

Pour rappel, les chiffres des flux de déplacements quotidiens entre nos départements: les déplacements internes au 92 sont dominants, 4.1 millions par jour, viennent ensuite les échanges avec Paris, 1.3 million, puis ceux avec le 94 et le 93, 600.000 et ensuite à égalité ceux avec le 78 et 95-91, 400.000.

Une cohérence radiale vers Paris, une cohérence circulaire essentielle aux autres départements d’où le Grand Paris Express.

Je pourrais faire la même démonstration pour les échanges culturels, sportifs, familiaux, tout simplement pour tout ce qui fait la vie réelle de nos concitoyens.

Vous insistez fortement sur les enjeux économiques. Mais là aussi partez des réalités, de la vie réelle des salariés, de leur lieu d’habitat, de leur lieu de travail.

Vous voulez cultiver l’entre soi 92-78, alors même que le site de La Défense situé dans le département Hauts-de-Seine a comme adresse postale PARIS-LA-DEFENSE.

C’est bien vous qui avez décidé d’une campagne d’affichage en Angleterre suite au Brexit qui s’intitule « choisissez Paris-La Défense ».

Vous savez aussi que l’opération d’Intérêt National de Paris-Saclay est à cheval sur les Yvelines et… l’Essonne, comme l’est aussi le Parc naturel régional de la haute vallée de Chevreuse.

Le C2D avance 60 préconisions visant à améliorer le rapprochement des deux départements nous en prenons acte, c’est le travail qui lui a été demandé.

Fusionner nos deux départements, une décision aussi importante pour le devenir des Altoséquanais et des Yvelinois doit leur appartenir.

Les consulter oui et nous réitérons notre demande d’un référendum à la place d’une communication à tout va pour convaincre par la force du bien-fondé de ce rapprochement.

Je le redis, notre groupe est pour des coopérations mais contre cette fusion déconnecté à la fois des cohérences territoriales et de la vie réelle des populations.

Notre groupe donne « acte » du travail effectué