Monsieur le Président,
Mesdames et messieurs les Conseillers départementaux,
Lors de notre précédente séance publique au mois de juin dernier, un premier rapport dressait le bilan des aides allouées dans le cadre du FSL trois mois après sa reprise en gestion directe par le département. J’étais intervenue pour expliquer que les chiffres qui nous étaient communiqués montraient une forte baisse des dossiers examinés et des aides accordées. Madame Godin avait alors répondu qu’il ne s’agissait que d’un retard pris dans le traitement des demandes et que ce retard serait comblé – je cite – « dans les semaines qui viennent ».
Force est de constater que, trois mois après, rien n’a été réglé. Ce nouveau bilan, qui concerne cette fois le second trimestre 2016, n’est pas plus rassurant que le premier. Si l’on poursuivait sur la cadence actuelle, les prévisions pour l’ensemble de l’année 2016 montrent que le nombre d’aides accordées pour le maintien de la fourniture d’énergie, d’eau et de téléphone serait en baisse de 45% par rapport à 2015. Pour les aides à l’accès et à l’installation dans le logement ainsi que pour les garanties aux impayés de loyers, les chiffres dégringoleraient de près de 40%. Pour les aides au maintien dans le logement, les chiffres seraient encore plus alarmants : -65% par rapport à l’an dernier.
Nous le savons, le contexte économique actuel n’est pas meilleur qu’il y a six mois ou un an. Non, « ça ne va pas mieux ». Ces mauvais bilans nous interpellent donc d’autant plus qu’ils ne correspondent pas à la réalité de l’urgence sociale. Si l’excuse de la nécessité d’un délai de mise en place de la nouvelle gestion du dispositif était acceptable pour le premier trimestre, elle ne l’est pas – et ne le sera pas – éternellement. Sur les 4,75 millions d’euros prévus au budget 2016 pour les aides financières du FSL, moins de 900 000€ ont été effectivement alloués au cours du 1er semestre.
Par conséquent, pouvez-vous nous expliquer ce qui rend ce bilan si préoccupant ? Nous aimerions également savoir ce que vous comptez faire pour redonner au FSL la possibilité de jouer pleinement son rôle. Il est souvent le dernier recours pour des milliers de familles altoséquanaises qui sont dans des situations plus que précaires et qui peuvent du jour au lendemain se retrouver à la rue. Il y a donc urgence à ce que le département réinvestisse cette mission qui relève de ses compétences directes : tout doit être fait pour éviter la hausse du non-recours au droit.
Je vous remercie.