Le montant est attendu chaque année avec beaucoup d’intérêt. À combien se chiffrera l’excédent budgétaire du département des Hauts-de-Seine, qui avait atteint son record absolu en 2019 avec 664 millions d’euros de différentiel entre les dépenses et les recettes ? Mais la crise sanitaire est passée et la collectivité a peu à peu enclenché une nouvelle dynamique de dépenses. Avec à la clé, un excédent budgétaire de 540 millions d’euros pour l’année 2021. Niveau qui reste très élevé mais a toutefois un peu baissé.
« L’excédent a déjà fondu de 104 millions d’euros en raison du Covid en 2020 et donc de 20 millions supplémentaires en 2021 », précisait le vice-président aux finances Pierre-Christophe Baguet (LR) en présentant le rapport ce vendredi matin devant l’assemblée départementale.
Sans pour autant convaincre l’opposition de gauche qui déplore « la sous-consommation des crédits dans de nombreux domaines ». « Ce n’est pas une grande surprise puisque j’alerte depuis 2016 », explique Patrick Jarry (DVG), conseiller départemental et maire de Nanterre, estimant que « cet écart affecte la sincérité du budget » de la collectivité. « Il faut tout faire pour cacher cet excédent que nous ne saurions voir », ajoute-t-il, insistant sur sa « trop lente diminution ». « Vous faites la confusion entre la prudence budgétaire qui nous caractérise et l’insincérité budgétaire qui est grave », rectifie Pierre-Christophe Baguet.
« Accumulation d’excédents pléthoriques »
La « cagnotte » du département a longuement été évoquée ce vendredi, car avant le vote du compte administratif, les élus ont débattu des conclusions de la chambre régionale des comptes (CRC) qui s’est penchée sur les exercices 2014 à 2020. Un rapport de décembre 2021, de 138 pages assorties de 39 autres pour les réponses du département, dans lequel les magistrats soulignent « la prudence excessive » de la collectivité et « l’accumulation d’excédents pléthoriques ».
« Il s’agit là d’un rapport schizophrène », analyse pour sa part Pierre-Christophe Baguet, car le rapport reconnaît « en même temps » les démarches « de modernisation, de régularisation et d’efficience » mises en œuvre par la collectivité ces dernières années. Des « félicitations » que le conseiller départemental d’opposition Patrick Jarry rejette : « L’institution (la CRC) fait la promotion du néolibéralisme avec pour seule obsession la réduction des dépenses publiques. »