Je ne m’étendrai pas longuement sur ce budget primitif pour 2022. J’ai déjà dit l’essentiel lors de mes interventions sur le rapport de la Chambre régionale des comptes et sur le compte administratif 2021, et avant cela, lors du débat d’orientation budgétaire en février dernier.
Lors de ce débat, j’avais regretté la baisse – légère – des crédits consacrés à l’accompagnement des bénéficiaires du RSA par rapport au budget primitif 2021. Vous avez trouvé le moyen de les baisser encore, pour les aligner au niveau des crédits effectivement consommés en 2021, ce qui témoigne, pour le moins, du manque d’ambition que j’évoquais lors de mes précédentes interventions.
Manque d’ambition, également, avec la diminution des crédits consacrés à la promotion de la santé mère-enfant au sein des PMI et des centres de planification familiale, puisque vous vous contentez de reconduire le montant inscrit au budget primitif 2021, actant une baisse de ces crédits de 135% depuis 2015.
Vous avez également revu à la baisse vos ambitions en matière d’hébergement des personnes handicapés, avec une diminution des crédits de près de 15% par rapport au montant annoncé lors du débat d’orientation budgétaire.
Au risque de me répéter, ce département dispose de moyens conséquents. Avant que le gouvernement ne mette la main dessus, ce budget primitif aurait été l’occasion de revenir sur ce que je considère comme des aberrations.
Sur le logement, vous pouvez reprendre tous les débats que nous avons eus sur le logement ces dernières années : nous vous avons toujours dit que vous ne faisiez pas assez sur cet enjeu majeur, alors que vous en aviez les moyens financiers. Aujourd’hui, vous convenez que nous avions raison ! Vos nouveaux engagements nous satisfont. Mais nous verrons si vos engagements seront tenus rapidement. Nous verrons si les maires de droite des Hauts-de-Seine seront à vos côtés lors du vote prochain du PMHH, où s’ils restent sur leurs positions idéologiques contre le logement abordable, pendant que les villes de gauche feront encore les efforts nécessaires.
Et pourquoi continuez-vous à punir les villes ayant déjà plus de 35% de logements sociaux, où les maires s’engagent pour faire du logement accessible ?
Arrêtez de punir, pour des raisons idéologiques, les communes qui ont plus de 35% de logements sociaux, en refusant de subventionner leurs efforts raisonnés pour en construire de nouveaux, notamment dans les nouveaux quartiers ! On aide les villes hors la loi, et on punit les villes qui font des efforts : ce n’est pas logique !
De même, pourquoi continuez-vous à demander aux communes de participer à hauteur de 20% au financement des espaces insertion, s’agissant d’une compétence, je le rappelle, qui est la vôtre ?
De même encore, à quoi rime ces économies de bout de chandelles quand vous demandez aux villes d’abonder au FSL, pour un montant total de 349 555 € en 2021 ?
Enfin, au regard des chiffres sur les PMI, je crains que le conseil départemental ne soit en train de démanteler ce service public pourtant indispensable, qui était pourtant une des fiertés de ce département, sous l’impulsion de votre prédécesseur Charles Pasqua.
Pour conclure, M. le président, cher collègues, ce budget primitif pour 2022 vient confirmer votre manque d’ambition et l’absence de projet politique pour ce département.
Nous voterons donc contre.