Mon collègue Patrick Jarry alertait déjà, lors du débat d’orientation budgétaire 2021, sur la véritable hémorragie constatée au niveau des effectifs de personnel du Département.

Sur les quatre dernières années, les chiffres sont un vrai signal d’alarme : 5301 agents permanents en poste au 31/12/2018, 4931 l’année suivante, 4684 fin 2019, 4571 fin 2020. Soit 730 agents présents en moins en 4 ans.

Avec un effectif budgétaire à 6227 postes, et je le disais 4571 agents permanents en poste au 31/12/2020, ce sont désormais près de 1650 agents qu’il manque pour faire tourner les services départementaux.

Les dépenses de personnel du Département sont en baisse de près de 10 millions d’euros par rapport à 2019, avec une baisse de 2,26 % du ratio dans les dépenses de fonctionnement.

Nous l’avons déjà exprimé, la situation particulière dans les services sociaux territoriaux est inquiétante, avec de nombreux postes vacants non pourvus, qui détériore la qualité du service public rendu aux usagers, et met les personnels présents dans une tension insoutenable.

Vous proposez d’élargir le recrutement contractuel aux postes permanents vacants. S’il est impératif de recruter pour pouvoir assurer les missions du service public départemental, cela questionne sur l’avenir.

Pour notre part, nous ne cessons de dénoncer les politiques nationales de casse de l’emploi public et de casse du statut de la fonction publique, qu’elle soit hospitalière, d’Etat ou territoriale. Sur fond de mise en concurrence du public avec le privé, cette casse des repères et des acquis fragilise l’attractivité des recrutements publics et pèse lourdement sur l’embauche de fonctionnaires au statut.

Cette volonté de remise en cause de la fonction publique doit être dénoncée et combattue. Les agents publics ont ô combien montré, une fois de plus, leur engagement au service de la population, au cœur de cette crise sanitaire qui a touché brutalement nos concitoyens. Leurs missions sont essentielles, elles doivent être défendues et élargies, tout le contraire donc de la politique nationale menée ces dernières 15 années ou des propositions de suppression de 10aines de milliers de postes entendues ces dernières semaines.

En tout état de cause, il y a sans doute aussi une réflexion et une action à mener, dans une période de fort turn over général dans le milieu de l’emploi public, pour retrouver en attractivité de recrutement dans la collectivité.

Sur des éléments chiffrés du rapport présentés, quelques remarques et questions :

– sur les moyennes d’âge des agents départementaux, 35 % des agents ont plus de 55 ans, dont 14 % plus de 60 ans (soit 635 agents), plus particulièrement dans la catégorie C.

Avec une moyenne d’âge plus élevée au Pôle Solidarités et au Pôle Education.

L’augmentation du nombre de départs en retraite est donc prévisible et alerte, là aussi, sur la nécessité d’anticiper sur les remplacements, en retrouvant une dynamique de recrutement.

– le rapport évoque 172 départs au Pôle Solidarités, soit plus de 10 % des effectifs. Les motifs de départs ne sont pas explicités par pôle. Est-il possible d’avoir ce détail des motifs de départ ?

– enfin sur l’absentéisme, le rapport fourni ne détaille pas les Autorisations spéciales d’absence (ASA) pour covid : maladie et isolement.

Si ces données sont sans aucun doute difficiles à compiler, est-il possible d’avoir des précisions sur l’impact de la gestion de l’épidémie de covid sur les personnels du Département ?

Je vous remercie.