Monsieur le Président, Cher-e-s Collègues,

Quelques mots sur ce budget supplémentaire.

Vous précisez que vous avez engagé au titre du COVID 77 M€, ce qui, ramené aux 664 M€ d’excédent – parce que c’est bien de voir les proportions –, représente 11,5 %.

Ces 77 M€ comprennent notamment une allocation forfaitaire accordée aux plus fragiles d’entre nous pour boucler les fins de mois ; c’est indispensable et c’est très bien, on vous en félicite.

Vous y ajoutez 60 M€ de dépenses de fonctionnement supplémentaires, que vous nous soumettez en plus des mesures immédiatement liées au COVID, et donc on peut s’en féliciter.

Évidemment, d’entrée de jeu, malgré la gravité de la situation dans laquelle on est, vous envisagez, à aujourd’hui, presque 100 M€ d’excédent sur le compte administratif 2020. J’allais d’ailleurs vous interroger, parce que c’est ce que vous écrivez dans le rapport, mais, en gros, à combien, dès aujourd’hui, envisagez-vous l’excédent du compte administration 2020, ce qui, évidemment, avec tout ce qu’ont dit les uns et les autres, rajouterait, à mon avis, des préoccupations pour vous quant au fait de ne pas avoir engagé plus.

C’est pourquoi nous vous proposons d’engager quatre actions supplémentaires. Il y en a peut-être deux qui sont… Le Président en a parlé tout à l’heure, mais on ne sait pas si elles sont dans ce budget supplémentaire ou si elles sont réutilisées sur des lignes :

  • L’accueil périscolaire des jeunes, puisque je pense qu’il y a là, notamment pour les collégiens, des efforts à produire, puisqu’une partie d’entre eux n’auront pas été scolarisés dans de bonnes conditions tout au long de ce dernier trimestre, donc il faut sans doute, au cours de l’été, de la fin de l’été, prévoir un certain nombre de choses, mais peut-être est-ce compris dans les mesures jeunes…
  • La deuxième proposition était de financer des vacances d’été. Cela montre qu’on peut converger, même si, parfois, nos points de vue ne sont pas totalement…

Nous vous proposons par contre, mais je ne crois pas que ce soit prévu, d’abonder un peu les associations, notamment toutes celles qui se sont beaucoup mobilisées sur l’aide alimentaire et dont la presse fait état des difficultés financières dans lesquelles elles sont compte tenu de la moindre rentrée.

Et puis, puisque mon collègue Christophe Baguet faisait référence aux pertes très importantes des communes, nous proposons que vous alliez plus loin et que vous tripliez la subvention portée aux communes, puisqu’à l’évidence, même avec toutes les mesures que vous donnez, cela ne permet pas d’avoir un compte administratif 2020 l’année prochaine sans excédent, alors que, comme vous le dites, des communes souffrent, vont souffrir beaucoup et certaines vont même être en déficit dans leur budget et attendent un peu les mesures de l’État pour équilibrer.

J’en profite pour apporter deux ou trois explications.

D’abord, sur le pourcentage des dépenses d’action sociale dans le total du budget du Département des Hauts-de-Seine, je serais vous, je serais beaucoup plus prudent que ce que vous avez dit ; nombre de Départements ont un pourcentage de dépenses sociales bien supérieur aux 57 % du Département. Si vous voulez, on peut les revisiter ensemble, mais vous allez voir, et ne serait-ce que parce qu’ils sont moins dotés financièrement que le Département des Hauts-de-Seine. En plus, je le rappelle, la question sociale est la principale question dont le Département a à s’occuper, c’est la loi ; c’est la loi de décentralisation qui l’a confiée au Département. Nous avons partagé ensemble à ce moment le fait qu’il y avait une décentralisation sans donner les moyens au Département de le faire, et donc qui était injuste de la part de l’État, mais c’est quand même le cœur de l’action, et donc si on vous interroge régulièrement sur cette question, c’est parce que c’est bien le cœur de l’action que doit mener un Département dans la France d’aujourd’hui, peut-être qu’après, les choses évolueront.

Il y a des Départements dont vous dites que, peut-être, ils n’avaient pas d’excédent, mais y compris avec des moyens moindres que les nôtres – on peut, là aussi, si vous voulez, faire un tour de piste dans les Départements français –, ils ont des politiques sociales bien plus audacieuses que celle que nous menons dans le Département des Hauts-de-Seine, couvrant des champs très importants.

Dernière chose que je veux dire, y compris si vous voulez que le débat ne soit pas simplement un débat de mots, mais que les choses soient plus précises, donnez-nous les chiffres de 2018 et de 2019 de l’utilisation réelle par les familles, les enfants, les jeunes, des services sociaux du Département, puisque vous ne communiquez plus dessus. Pourquoi ? Donnez-nous les chiffres ! Au moins, nous n’aurons pas un débat entre nous… Oui, les chiffres de fréquentation des EDAS, d’utilisation des moyens, etc., puisque ce sont des chiffres qu’on avait jusqu’en 2017 dans le compte rendu d’activité et, visiblement, c’est de ma faute, puisque comme j’y ai fait référence dans un débat, paf, les chiffres ont disparu ! Si vous voulez qu’on ait un vrai débat ensemble, y compris sur la réalité, donnez-nous les chiffres !

Quand vous faites des choses tout à fait intéressantes, on le dit. Parfois, on vous aide même à maintenir des mesures que vous vouliez supprimer, comme, par exemple, le Pass Jeunes ; vous vouliez le supprimer ; heureusement, on a alerté, cela a évité de le supprimer. On peut être tout à fait dans un débat d’accompagnement…

Je terminerai en disant : je vous renouvelle notre proposition de travailler dans une des commissions, qui existent auprès du Conseil départemental, sur la question d’une politique un peu plus audacieuse en direction de la jeunesse. Nous ne sommes pas, et vous le savez, Monsieur le Président, simplement des gens qui font des discours, nous sommes aussi des gens qui gèrent.