Monsieur le Président, Cher.e.s collègues,
Bien que le budget consacré à ce plan départemental d’insertion pour l’année 2020 revient à son niveau de 2018, après avoir été baissé l’année dernière, le nombre d’actions proposées est une nouvelle fois réduit, avec une grande absente dans ce programme, et qui figurait dans les orientations l’an passé : la question de l’accès à la santé pour permettre le retour à l’emploi.
À l’intérieur de ce domaine il y a pourtant deux sujets majeurs dans l’accompagnement des personnes vers l’emploi : le soutien aux difficultés psychologiques, et le diagnostic santé, présent dans le PDI 2019-2020, mais absent dans ce nouveau PDI. Pourtant ces questions si elles ne sont pas traitées, constituent le premier frein, non pas à l’emploi, mais à la notion même d’accompagnement socio-professionnel.
Par ailleurs, si ce nouveau plan présente des propositions intéressantes et qui tiennent compte de nos remarques de l’année dernière – notamment le fait d’avoir un seul et même prestataire pour les actions sur la linguistique ou sur le projet professionnel – il reste encore, comme l’année dernière, beaucoup d’actions peu précises ou insuffisantes en l’état.
C’est le cas de l’action pour le permis de conduire, ou l’action pour les projets de création d’entreprise pour lesquelles le document que nous avons ne précise ni quand, ni où, ni comment ces actions seront mises en place.
Or la question de l’accès à ces actions dans tout le département est fondamentale. Sinon le projet n’atteint pas son objectif, s’il ne peut répondre qu’à une partie de la population, faute d’étendu du dispositif sur tout le territoire. D’ailleurs à ce titre, l’action « développer des espaces de co-working » est insuffisante en l’état, dans la mesure où un seul lieu est identifié pour l’instant, à Malakoff. Il serait pertinent d’avoir au moins un autre lieu de ce type, qui peut être très intéressant pour les personnes en création d’entreprise notamment, dans le Nord du département.
Enfin, sur la question de l’accès à un mode de garde, qui est évidemment indispensable pour permettre aux personnes de se rendre à des rendez-vous d’accompagnement, formation, ou entretiens de recrutement, je m’interroge sur le nouveau dispositif que vous proposez. La garde en baby-sitting par des bénéficiaires du RSA est peut-être une bonne idée sur le papier, mais je crains qu’elle ne soit peu réaliste en raison de plusieurs freins, à savoir la compétence des personnes, le lieu de résidence, le délai – sachant que le besoin est souvent à très court terme, et surtout la question de la confiance pour les parents. On sait tous la difficulté pour des parents de confier son enfant à quelqu’un qu’on ne connait pas. Ainsi, pourquoi ne pas avoir envisager de poursuivre une action au niveau des crèches, avec l’idée de recruter des bénéficiaires du RSA, mais dans l’environnement encadré d’une crèche ? Enfin question importante, qui prendra en charge le cout de ces gardes ?
Ainsi, bien que le budget soit revu à la hausse, ce nouveau PDI passe, pour nous, à côté de certaines questions importantes comme celle de la santé que j’ai soulignée, et n’est pas assez précis sur d’autres actions primordiales dans l’accompagnement socio-professionnel vers l’emploi, tel que sur l’accès à des formations pour le permis de conduire.
Par ailleurs, nous continuons de penser que la fusion entre nos deux départements n’est pas souhaitable, et nous nous étions opposés à l’adhésion au GIP Activit’Y pour cette raison.
C’est pourquoi nous voterons contre ce rapport.