Mesdames, Messieurs, Monsieur le Président,

Le diagnostic sur lequel se fonde le document d’orientation soumis au vote aujourd’hui, souligne assez bien la croissance et l’évolution des besoins des habitants en matière d’action sociale.

Il met en avant notamment la persistance des problématiques liées au chômage, à la couverture des risques de santé et de la retraite, et rappelle également le manque de couverture des « nouveaux » risques à savoir : la pauvreté des enfants et familles monoparentales, les difficultés d’insertion professionnelle des jeunes et des moins qualifiés, la perte d’autonomie des personnes âgées etc.

Pourtant la réponse proposée à travers la création de ce schéma interdépartemental d’action social constitue tourne le dos à l’orientation qui devrait être prise pour garantir un accompagnement social de proximité et de qualité pour toutes et tous, dans notre département.

Outre le fait que vous progressez un peu plus vers la fusion des deux départements dans une démarche absolument anti-démocratique, la soi-disant mutualisation des services de l’action sociale va entrainer une aggravation des situations décrites dans le diagnostic puisque les services indispensables aux enfants et nourrissons, à leurs parents, aux jeunes, aux personnes sans emplois et aux personnes âgées seront éloignés, délocalisés et centralisés, avec des équipes moins nombreuses, sur des territoires d’intervention pourtant importants.

Les problématiques sociales ne peuvent pas être traitées de manière uniforme et globalisée.

L’analyse sociodémographique présentée dans le document est très claire sur les énormes disparités sociologiques des territoires : 19,9% de la population vit sous le seuil de pauvreté dans le territoire Boucle Nord de Seine, contre 6% dans le territoire du Grand Versailles.

Il faut des équipes sur le terrain dotées de moyens suffisants pour répondre aux spécificités de chaque territoire et des différentes populations. Vous savez par exemple à quel point la question de la distance géographique d’un service pour les personnes les plus défavorisées peut être un frein dans l’accès aux droits.

Le bilan d’activité des Yvelines parle de lui-même sur les conséquences issues des suppressions et fusions de services. Après avoir supprimé et regroupé de nombreuses structures, dont 40 centres de PMI, le nombre d’actes et missions réalisés est bien plus faible dans les Yvelines. La part des enfants de 3 à 4 qui y ont bénéficié de bilan de santé de dépistage y est par exemple moins importante que dans les Hauts-de-Seine. De même il y a eu seulement 675 séances d’animation collectives des services de planning familial des Yvelines alors qu’il y a en a eu plus de 1700 pour les jeunes des Hauts-de-Seine ; idem pour les chiffres de la protection de l’enfance, on constate un écart saillant entre les actions menées par les services des deux départements.

C’est donc vers le moins disant, vers la clause la moins favorisée que vous allez plutôt que vers une coopération utile et vertueuse ? Votre choix n’est donc pas la mutualisation mais la fusion/réduction, des services toujours plus rabotés, éloignés de la population et qui au final réaliseront moins de missions auprès de nos concitoyens alors que les besoins ne cessent de croitre…

Avec mes collègues élus Front de Gauche et Citoyens, nous n’acceptons pas cet abandon des populations au profit d’une nouvelle structure supra départementale.

Nous voterons contre la création de ce Schéma Interdépartemental d’Action Sociale.