Monsieur le Président,
À de nombreuses reprises, notre groupe, est intervenu devant cette assemblée sur le dossier de la restauration scolaire. Nous considérons, comme vous sans doute, que le repas pris en commun doit être intégré au parcours pédagogique de l’élève, car il contribue à l’apprentissage des codes sociaux, de la citoyenneté et des bonnes pratiques alimentaires.
Les données relatives à la restauration dans les Hauts-de-Seine mettent en évidence de fortes disparités sociales dans l’accès à ce service public. Nous avions souhaité que vos services organisent une étude pour en comprendre les raisons. Malgré vos engagements répétés, ce travail n’a jamais été engagé. Aussi, il nous semble opportun de profiter de la publication d’une récente enquête du Conseil national d’évaluation du système scolaire pour relancer ce débat.
Cette étude a porté sur 3 800 établissements représentatifs des conditions d’enseignement en France. Elle montre de fortes similarités avec les données disponibles dans notre département. Ainsi, en France, dans les collèges des réseaux d’éducation prioritaire, 53 % des élèves ne mangent pas à la cantine et cette proportion passe à 73 % dans les collèges classés REP +.
Les causes principales de cette fréquentation différentielle sont les tarifs, la qualité et la variété des plats proposés ainsi que les conditions matérielles du repas. Il est à noter que 70% des établissements publics pratiquent la gratuité pour les familles les plus modestes.
Sur la base de ses résultats et afin de favoriser l’accès à la restauration des collégien-ne-s qui en ont le plus besoin, nous vous demandons de proposer aux familles une tarification plus progressive qui pourrait s’inspirer de celle mise en œuvre par la région qui compte dix classes.
Enfin, nous vous rappelons l’existence de services de restauration gérés par les villes et avec lesquelles il nous semblerait utile de travailler pour éviter le recours à la délégation de service public quand cela est possible. Vous défendez le principe de subsidiarité dans les relations du département avec les autres collectivités, il serait heureux de le mettre en pratique dans nos communes pour la restauration.