Monsieur le Préfet,

Vous connaissez la position de notre groupe concernant le projet de fusion engagé par les deux présidents des conseils départementaux des Hauts-de-Seine et des Yvelines.

Nous sommes opposés à ce projet pas par rejet ou refus de coopérer entre deux territoires.

Pour nous, renforcer la coopération avec les territoires voisins c’est une évidence, une nécessité !

Pour notre part, nous sommes pour des coopérations mais à l’échelle de territoires dont la cohérence correspond à la vie des populations, habitants et salariés.

Toutes les études démontrent que c’est à l’échelle de la zone urbanisée de l’Ile de France que les populations vivent, travaillent, étudient, se cultivent, se distraient.

Nous pensons qu’il faut partir de cette réalité pour travailler à des coopérations pertinentes.

Comme nous pensons que coopérer n’est pas fusionner !

Pour nous, être dans la métropole et coopérer en même temps avec les Yvelines, le Val d’Oise et l’Essonne ne s’oppose pas ! Bien au contraire !

Et c’est vrai qu’au-delà de la métropole, la question de la coopération avec les trois départements de grande couronne, est à travailler.

Nous ne sommes pas opposés à la mise sur pied de structures nouvelles pour mieux travailler avec le 78, le 95 et le 91 notamment dans les zones urbaines limitrophes de ces trois départements.

Et, nous sommes convaincus que nous ne sommes pas les seuls à être attachés à l’existence des départements. Pourquoi ne pas travailler à des convergences avec le 93, le 94, le 95, le 78, le 77 et le 91 pour défendre l’intérêt de l’échelle départementale, l’action des départements en complémentarité avec la Région et la Métropole.

Notre groupe réaffirme son attachement à des coopérations entre département mais est contre cette fusion déconnectée à la fois des cohérences territoriales et de la vie réelle des populations.

Aujourd’hui, le nouveau Président de la République, avance une tout autre vision.

En effet, celui-ci  a inscrit dans son programme et affirmé pendant sa campagne, notamment devant l’assemblée des départements, qu’il voulait « le maintien des départements les plus ruraux et la suppression des départements dans les zones urbanisées et structurées par des métropoles » ce qui est le cas des Hauts-de-Seine avec la Métropole du Grand Paris mais aussi de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne.

Monsieur le Préfet,

Si le Président de la République applique cette orientation va –t-il utiliser les mêmes méthodes que les présidents de droite des conseils départementaux des Hauts-de-Seine et des Yvelines ?

A savoir, une fusion à marche forcée sans aucune consultation des Altoséquanais et des Yvelinois et ce alors même qu’ils ne nous ont pas élus conseillers départementaux  pour traiter cette question, pour traiter les enjeux du département voisin.

Où va-t-il prendre à bras le corps l’organisation d’une grande consultation ?

Cela a été fait par exemple avec la commission du débat public qui a été sollicité pour récolter l’avis des forces vives, des élus, des populations sur le projet de Grand Paris Express.

Vous le savez, aujourd’hui pendant cette séance, nous sommes fasses à une demande d’accélération du processus de fusion du 92 et du 78.

Quelle compatibilité y a-t’il entre cette demande et la nouvelle approche gouvernementale qui traite de l’avenir des départements dans la petite couronne de la métropole ?

Pour notre part, nous réaffirmons que dans un cas comme dans l’autre l’avis des populations est nécessaire et notre groupe sera aussi exigeant par rapport au projet gouvernemental que nous ne le sommes avec celui que nous combattons dans cette assemblée. Je vous remercie.