Le manque de logements abordables dans les Hauts-de-Seine a des conséquences graves pour nombre d’Alto-séquanais. Avec des prix très élevés de l’immobilier et des délais d’attente toujours plus longs pour obtenir un logement social (105 000 demandeurs pour 10 000 attributions, soit un délai théorique de 10 ans !), comment loger les personnels soignants, les professeur.e.s, les policier.e.s, les caissier.e.s, toutes celles et ceux dont notre département a tant besoin ?

La situation rend nécessaires des mesures bien plus ambitieuses que les 25% de logements sociaux minimum prévus par la loi SRU. Il est indispensable que les communes les moins dotées en logements sociaux rattrapent leur retard, mais également que les autres poursuivent leurs efforts, notamment lorsqu’elles créent de nouveaux quartiers. Or, la majorité départementale maintient son refus de financer la construction de logements sociaux dans les communes dont le taux SRU est supérieur à 35%.

Cette règle revient à donner la prime aux mauvais élèves et dissuade de tout effort les communes qui ont déjà un taux de logements sociaux supérieur à celui exigé par la loi. Elle sanctionne également celles qui dépassent ce taux, mais qui souhaitent poursuivre leurs efforts pour mieux répartir les logements sociaux sur leur territoire et continuer d’offrir des solutions à leurs habitants.

Nuisible aux demandeurs de logements sociaux et à l’exigence de mixité, cette mesure entrave le dynamisme économique du département, qui perd de son attractivité. Ce sont les services du département qui l’affirment dans un récent rapport (« Habiter l’ouest francilien : forces et faiblesses, leçons de la crise sanitaire ») mentionnant, au titre des faiblesses pesant sur le département, la « faible part de logements sociaux ordinaires », les difficultés qui en découlent pour loger les travailleurs essentiels, la « dépendance de l’Ouest francilien à d’autres territoires pour répondre aux besoins en main d’œuvre de l’économie présentielle » et « le déclin démographique à venir mettant en péril les équilibres financiers de certaines collectivités ».

Alors oui, il est urgent que le Département change en profondeur sa politique du logement et favorise enfin la construction de logements abordables. Avec 393 millions d’euros d’excédent en 2022, il en a largement les moyens.