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Monsieur le Président, cher.es collègues,

Notre groupe se félicite de voir le Département s’engager davantage en matière d’égalité femmes-hommes.

Nous sommes heureu.ses.x de vous avoir convaincus dans ce domaine. Nous espérons, demain, en faire autant dans le domaine des inégalités territoriales ou du développement des services publics.

En effet, comme vous le savez, nous nous tenons résolument du côté des luttes féministes, que nous portons depuis de nombreuses années au sein de cette institution, et en dehors aux côtés des associations.

La lutte pour les droits des femmes, que la journée du 8 mars permet de mettre en exergue, demande persévérance, méthode et résolution. D’autant plus que pendant trop longtemps, nos institutions, locales ou nationales, ont préféré regarder ailleurs…

En France la politique en faveur de l’Egalité femmes-hommes ne représente que 0,25% du budget de l’Etat. Notre pays n’est que 26ème sur 30 au classement des pays donateurs de l’aide vers les droits des femmes.

Il faut rappeler qu’en moyenne, tous les 3 jours, 1 femme est tuée par son conjoint ou ex-conjoint.

Il faut rappeler aussi que les inégalités économiques touchent, partout dans le monde, plus durement les femmes que les hommes, et que ce phénomène s’est encore aggravé avec la crise sanitaire.

Il faut rappeler encore que, dans le travail,l’écart salarial est de 25% en moyenne au détriment des femmes. Et que la réforme des retraites engagée par le Gouvernement s’annonce comme un facteur d’inégalités supplémentaires en matière de carrières et d’accès aux droits.

Il faut donc un effort public plus important, et plus déterminé, pour l’égalité et les droits des femmes dans des domaines aussi divers que la santé, l’éducation, la culture, l’exercice de la parentalité, et les carrières professionnelles. Il faut lutter plus et mieux contre les violences faites aux femmes en partageant une culture commune de la protection.

Nous voterons donc favorablement le Plan d’action que vous nous proposez aujourd’hui, et dont nous partageons les objectifs : encourager la réussite des femmes dans les domaines professionnels, culturels, sportifs ou dans la santé ; sensibiliser et accompagner les femmes en luttant contre les discriminations… C’est en effet essentiel !

Nous sommes aussi particulièrement satisfaits de la concrétisation, que nous attendions tant, de l’Observatoire départemental des violences faites aux femmes. Vous le savez, les élue.s de notre groupe portaient, ici même, cette proposition depuis près de 15 ans. Nous sommes donc heureu.x.ses d’être enfin entendues, et que les Hauts-de-Seine lancent aujourd’hui un tel dispositif, initié il y a 20 ans par la Seine-Saint-Denis.

Il s’agit bien, dans la lutte contre les violences faites aux femmes, d’un outil public absolument indispensable, qui répond à de réels besoins, et qui permettra de sauver des vies.

Nous prendrons toute notre part pour mettre en œuvre les actions annoncées dans ce rapport. Vous pouvez compter sur nous pour nous opposer à votre politique lorsqu’elle est injuste ; mais ici, vous prenez le parti de celles et ceux qui souffrent et méritez notre appui. Nous espérons que vous y associerez pleinement les acteurs et actrices associatifs.

Nous espérons aussi, bien sûr, que les moyens financiers engagés par le Département seront à la hauteur des missions et des objectifs fixés, y compris dans le soutien aux associations.

Au-delà, de nouvelles mesures seront sans doute à prévoir pour étendre l’action départementale en faveur des femmes : en soutenant par exemple la généralisation, dans les villes des Hauts-de-Seine, du Contrat local sur les violences sexistes et sexuelles, ou des projets innovants inspirés de la Maison des femmes de Nanterre. Ou encore en œuvrant avec les services de l’État et les bailleurs sociaux comme Hauts-de-Seine Habitat, afin d’améliorer l’offre d’hébergement d’urgence et le logement des femmes victimes de violences, dans chaque ville du département – comme je l’ai demandé au Préfet précédemment. Nous serons là pour y travailler.

En effet, toute grande révolution doit faire l’objet de mille réformes pour entrer dans les mœurs. C’est toujours ainsi que les peuples s’habituent à leurs propres conquêtes, à l’égalité et à la liberté qu’ils ont tant revendiquées ; et c’est ainsi que les responsables politiques méritent la confiance qui leur est accordée. La grande révolution dont nous parlons ici est celle qui est née de la libération de la parole des femmes, de MeToo, ou encore de BalanceTonPorc. Bien sûr, tout reste à faire pour en réaliser pleinement les promesses. Mais demain, quand chaque femme et chaque fille se sera débarrassée des liens de servitude qui l’empêchent de vivre librement, les mesures que nous prenons aujourd’hui apparaîtront pour ce qu’elles sont : des décisions importantes qui en appellent d’autres. Je vous remercie.