Monsieur le Président, cher-e-s collègues,

Lors de ma visite à la Cité de l’Enfance, en octobre dernier, les équipes sur place nous ont fait part d’éléments précieux concernant le parcours de l’enfant et sa prise en charge. Je remercie d’ailleurs leur grande mobilisation et leur disponibilité. Nous avons appris que le juge pour enfants se base sur le rapport émis par les services sociaux territoriaux, les SST, pour prendre la décision du placement de l’enfant. Les SST sont donc les services gardiens de la mise en œuvre effective de la protection des enfants de nos communes.

Nous avons, il y a quelques mois, demandé à visiter les SST du canton de Gennevilliers-Villeneuve. Le Département nous a répondu que le SST2 était inaccessible pour cause d’infiltrations, sans qu’aucune date ultérieure nous ait été proposée. Nous nous interrogeons donc, légitimement, sur les conditions d’accueil du public et de travail des professionnels.

Des équipes en sous-effectifs, des infiltrations qui inhabilitent l’accès au lieu, un site sous-dimensionné qui oblige les équipes à réintégrer l’ancien EDAS pour des activités de back-office … cela se répercute dans le suivi de chacune des demandes de nos concitoyens, et d’autant plus dans le traitement des signalements des enfants en danger, en situation de vulnérabilité et précarité accrues.

Nous espérons pouvoir être informés des résultats de l’audit interne réalisé au sein des SST en octobre. Notre impatience nous a conduits à collecter plusieurs données par nous-mêmes, concernant le SST de notre canton : avant la réforme mise en place en 2019, 40 travailleurs sociaux exerçaient au sein des EDAS des deux communes. Aujourd’hui ils ne sont plus que 15. Plus aucune chargée de prévention. La présence de professionnels qui traiteront les informations préoccupantes, sans avoir reçu aucune formation en protection de l’enfance, peut difficilement nous rassurer.

Peut-être que les conseillers départementaux de Bois-Colombes, Courbevoie et la Garenne-Colombes ont un avis sur la question étant donné que 38% des effectifs de l’aide sociale à l’enfance de leurs cantons ont quitté leurs fonctions. Je tiens à le préciser, ce sont des départs induits par la réforme, ce ne sont pas les difficultés inhérentes au recrutement de ces professionnels.

L’ensemble de ces constats justifie notre vote contre les rapports sur les tableaux d’effectifs. Nous vous demandons, Monsieur le Président, de revenir sur cette réforme dont l’échec est sans appel. Je vous remercie.