Monsieur le Président, Cher-e-s Collègues,

Sur ce dossier, depuis six ans, nous vous demandons que le Département distingue sa politique de celle de l’État, parce que nous estimons qu’aujourd’hui, la reprise intégrale des critères sociaux qui permettent à l’État de classifier les collèges est obsolète et ne tient pas compte, dans certains collèges, de l’existence d’élèves qui mériteraient, eux aussi, d’être aidés, alors que leur établissement n’est pas éligible à ce dispositif.

Il se trouve que cette demande est renforcée cette année par le fait que le Gouvernement nous a informés qu’il envisageait de reprendre fondamentalement sa politique des réseaux REP et REP+, sous forme d’expérimentation dans un premier temps, puis, sans doute, un élargissement de cette expérimentation, donc il faut que nous nous dotions – le Département – d’une politique individuelle personnalisée de la façon dont nous pourrions aider les publics scolaires en difficulté ; c’est ce que nous vous demandons et nous vous avions expliqué à plusieurs reprises que le système déclaratif, qui permettait la typologie sociale des collèges, ne prenait pas en compte l’évolution des quartiers et que, très souvent, le passage de REP+ en REP n’était pas justifié par, malheureusement, une élévation du niveau social de la population qui dépendait de ce collège.

Bien évidemment, nous voterons pour ce dispositif, mais nous souhaitons, encore une fois, qu’il y ait une vraie discussion sur le fond et que nous regardions comment le Département, de façon efficace, peut apporter une aide, non pas complémentaire à celle de l’État, mais une aide originelle sur des critères qui lui soient propres, parce que je ne suis pas sûr – et je le dis encore une fois – qu’aujourd’hui, les critères utilisés par l’État pour définir des réseaux qu’il va abandonner soient les meilleurs.

Là, un peu comme la restauration scolaire, Monsieur le Président, il faut engager une réflexion de fond et sortir de la tutelle de l’État qui nous impose des critères qui ne correspondent pas nécessairement à la politique que nous voulons mener.

Par ailleurs, nous aurions besoin, vraiment, qu’un bilan soit fait de l’aide aux devoirs, notamment après tout ce qui s’est passé et le fait que tout le monde a pu constater que c’est dans les collèges les plus populaires que le décrochage scolaire a été le plus important. Il y aura besoin d’une remédiation pour permettre à une population, qui a été laissée sur le côté par la crise pandémique, de rejoindre le groupe moyen des enfants. Là aussi, je pense qu’il faudra intervenir de façon plus forte pour venir en aide à ces populations, parce qu’aujourd’hui, il y a un renforcement des disparités scolaires au sein des établissements, c’est ce que nous disent tous les enseignants ; il y a un gros problème d’homogénéité des niveaux parce qu’on a lancé l’année scolaire comme s’il ne s’était rien passé durant l’année 2020. Vous savez comme moi, parce que vous l’avez vu auprès de vos administrés, que les conditions du travail scolaire à l’école ont été extrêmement différentes en fonction de la capacité sociale des parents à aider leurs enfants, notamment par du matériel informatique et surtout des liaisons.

Je voulais mettre à profit cette discussion que nous avons tous les ans pour essayer d’amener un débat sur le fond et sur ce qu’est vraiment la politique du Département par rapport à ces publics scolaires en difficulté.

Merci, Monsieur le Président.