D’abord, je voudrais regretter que ne soit pas présenté à cette séance publique le rapport d’activité des services du Département – je crois que ce sera reporté au mois de septembre ou plus loin –, parce que celui-ci reflète vos choix politiques, il permet d’avoir l’état final des actions que vous menez au sein de nos territoires, mais aussi l’état de votre politique en matière de « management » des agents du Département.

Il est vrai qu’il y a les aléas du déménagement des services du Département, mais cette cause, de notre point de vue, n’explique pas tout, et donc je vous invite à regarder l’état des services de notre Département, à ne pas croire que tout va bien et que nous sommes dans le meilleur des mondes.

Je ne ferai pas un catalogue des revendications du personnel ici, parce que quand je dis cela, la Conseillère départementale en charge du personnel – je la cite – dit : « Ce n’est pas la réalité des choses, il n’y a pas de souffrance au travail, mais vous soutenez des syndicats qui visent à créer un climat délétère parmi les agents » ; c’était en décembre 2017, je ne fais que la citer donc.

Je prends des exemples concrets sur la mise à mal des personnels que vous niez et les difficultés que les agents rencontrent pour effectuer leurs missions de service public, pour lesquels notre Groupe tient ici à saluer leur dévouement malgré les difficultés qu’ils rencontrent, et donc nous continuerons à les soutenir dans l’accomplissement de leurs missions.

Vous nous présentez un tableau d’effectifs budgétaires à six mille deux cent seize postes. Le problème est que dans ce tableau, on ne trouve pas la réalité entre les postes budgétés et les postes pourvus, puisque vous ne nous communiquez pas ceux-ci et on sait bien qu’il y a un sacré décalage.

Quelques exemples :

Le service de la commande publique, ce sont seize postes vacants ;

De la même façon, il n’y a plus personne pour s’occuper des comptes épargne-temps des agents ;

Les bureaux des retraites et de la formation sont en peine pour atteindre les objectifs que vous leur fixez ;

La hausse de la CSG qui devait être compensée pour les fonctionnaires ; c’est six mois d’attente pour que les personnels du Département aient cette compensation. Évidemment, il y a des catégories où les 20, 30 ou 60 € ne pèsent pas obligatoirement de la même façon que quand on est en catégorie C et que les fins de mois sont compliquées.

Au regard du bilan social 2017 sur le personnel départemental transmis aux syndicats – puisqu’ils l’ont eu et pas nous –, entre 2016 et 2017, ce sont ‑302 agents et entre 2016 et 2017, ce sont ‑134 agents au Pôle Solidarités, et il semble que cela ne va pas s’arrêter, puisque vous avez décidé de remplacer les psychologues départementaux par des psychologues libéraux – nous avons tous reçu leur courrier, je pense –, recrutés sous forme de marché par les services de l’ASE, DIAS, PMI, une décision qui engendrera une précarisation des psychologues, alors que depuis 40 ans, le Département avait favorisé leur stabilité, impulsé et soutenu leur travail.

Donc des décisions qui confirment l’alerte et les inquiétudes de notre Groupe sur ce Pôle Solidarités, qui avec cette politique de réduction drastique des moyens dans tous les services, ne peut plus assurer le service de proximité que notre Département doit aux usagers. Je vous rappelle, mais cela va de soi, qu’une de nos premières compétences est la solidarité.

Je pourrais évidemment vous parler des conditions de travail des personnels avec les nouveaux locaux de l’Arena, je ferai court, notamment :

Ceux qui sont obligés d’aller se garer ici, au Pôle Léonard de Vinci, par manque de place à l’Arena, où ils n’ont pas la possibilité de badger… Je fais remonter des choses que l’on entend quand on est près des personnels ;

Le tarif du nouveau restaurant d’entreprise qui est un peu plus cher et qui conduit à des mécontentements, d’autant plus que le refus d’aménager sur place une vraie salle avec lieu de repas est contesté aussi.

Les conditions de travail et d’exercice des missions des agents du Département traduisent bien le sens, de notre point de vue, de nos priorités ; on ne peut pas réduire constamment les dépenses de fonctionnement sans que les personnels soient pénalisés dans notre Collectivité.

Notre Département, de ce point de vue, pour les personnels, n’est plus attractif comme il l’était.

Pour vous en convaincre, il suffit de parler avec vos élus maires ; jamais ils n’ont reçu autant de candidatures spontanées d’agents de notre Département pour postuler à un emploi dans leur ville.

Les personnels ne peuvent pas être une variable d’ajustement pour faire des économies de fonctionnement.

Les personnels partent quand ils ne sont pas reconnus à leur juste valeur, malgré les moyens que vous avez, et je ne reviens pas sur les excédents.

Pour travailler l’attractivité pour les personnels, vous ne pouvez pas continuer à participer à l’affaiblissement de notre Institution. Il ne suffit pas de dire à grand renfort de communication : « J’aime mon Département », il faut des actes, que les personnels attendent.

Cela devrait vous interpeller. En tout cas, cela interpelle notre Groupe et nous voterons donc contre ce rapport.