Monsieur le Président, Cher(e)s Collègues,

Dans cette Décision Modificative, il s’agit donc encore une fois ici d’augmenter l’autofinancement, de manière importante puisqu’il s’agit d’une augmentation de 13 M€, permettant de réduire le montant prévisionnel de l’emprunt de 8,5 M€, lui faisant atteindre un niveau prévisionnel de 42,5 M€, un montant extrêmement bas.

Un décalage immense entre le montant prévisionnel de l’emprunt inscrit au Budget primitif 2016 – 262 M€ ; puis au Budget supplémentaire 2016 – 51 M€ – et enfin dans cette Décision modificative – 42,5 M€ – ne peut qu’interroger quant à la sincérité du Budget primitif présenté en décembre.

L’encours de la dette quant à lui est très faible : 185 M€ au 31 décembre 2015.

La majorité départementale prévient : la décision modificative a pour objectif de procéder à des ajustements techniques limités sur le budget 2016.

Mathématiquement limités, peut-être, mais lourds de sens, tant ils confirment la persistance de l’exécutif à appliquer dogmatiquement son idéologie, dans laquelle la solidarité, la justice, la mixité et la cohésion sociale n’ont pas leur place.

Car

  • en faisant le constat d’une utilisation, encore et toujours, année après année, de ce mécanisme qui consiste à couvrir le budget d’investissement par une compression toujours plus forte du budget de fonctionnement ;
  • en faisant le constat, parallèlement, que l’enveloppe d’investissement annoncée est d’un niveau toujours équivalent – 500 M€ – et a probablement encore été sciemment sous-évaluée (sur 587,7 M€ au BP 2015, 384 M€ – 200 M€ de moins !- ont en réalité été dépensés)
  • en nous attendant, comme dans tous les derniers CA – 95 M€ pour 2013, 82 M€ pour 2014 et 236 M€ pour 2015 – à un excédent encore considérable au CA de 2016.

La Décision modificative qui nous est soumise avait largement les moyens de porter des actions fortes, courageuses et utiles. La majorité départementale opte encore et toujours pour une baisse de la dette et une augmentation de l’autofinancement.

Elle refuse de recourir à l’emprunt alors qu’on a pourtant amplement les moyens de l’assumer et que les taux d’intérêt y sont actuellement favorables et préfère engager la collectivité dans des opérations de type PPP, à l’image de la Cité musicale qui va peser 21 millions d’euros par an sur le budget départemental.

Notre Groupe ne peut que condamner ce qui n’est en rien de la bonne gestion, mais une thésaurisation des finances départementales au mépris des besoins de toute une partie de la population qui voit chaque jour des politiques publiques détricotées et des actions et dispositifs essentiels disparaître, et ce dans l’objectif de les exclure progressivement de ce territoire.

Nous voterons donc contre cette décision modificative.