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Monsieur le Préfet,
Comme le rappellent constamment les associations, le nombre de places d’hébergement d’urgence en Ile-de-France, et notamment dans notre Département, est très insuffisant.
Toutes soulignent la difficulté à joindre le 115 et à faire aboutir les demandes. Cette situation n’est pas acceptable.
Une des principales causes est le manque de logements, en particulier de logements sociaux. En Ile-de-France et dans les Hauts-de-Seine, trop de villes continuent à ne pas respecter les taux imposés par la loi SRU. Cet effort doit être partagé par toutes les villes !
Il n’en reste pas moins que les moyens mis dans les dispositifs d’hébergement d’urgence restent largement insuffisants.
Je voudrais mentionner deux populations spécifiques.
Tout d’abord, celle des femmes victimes de violences, qui doivent quitter en urgence leur domicile, en se trouvant sans ressources et sans logement. Là aussi les associations témoignent des difficultés à répondre aux besoins. Selon la Fondation Abbé Pierre, près de 40 % des femmes victimes de violences en demande d’hébergement seraient sans solution. Proposer aux femmes dont les enfants sont scolarisés dans le 92, des nuitées d’hôtels éloignés dans le 95 ou le 78, c’est ajouter de la difficulté. Et faute de réponses adaptées, souvent ces femmes retournent au domicile du conjoint violent.
Il faut donc un état des lieux sur le nombre de places d’accueil dans le département, avec de nouveaux moyens, et mieux répartir l’offre sur tout le territoire.
Autre population spécifique, celle des demandeurs d’asile. Si les Hauts-de-Seine comptent 2095 places d’hébergement pour demandeurs d’asile, 53% de ces places sont concentrées dans 5 villes[1] représentant moins de 18% de la population du département. Mais 9 villes[2], représentant 23% de la population départementale, ne proposent aucune place pour les demandeurs d’asile.
Cette situation explique en partie l’inégale répartition des domiciliations, puisque les bénéficiaires du droit d’asile quittant un CADA après l’instruction de leur demande sont domiciliés dans la ville où ils étaient hébergés, sans nécessairement y habiter.
A Nanterre, le nombre de domiciliations est passé de 374 à 824 entre 2014 et 2022. Cette situation a des incidences financières pour la Ville, et pour le département, puisque l’espace insertion de Nanterre accompagne de nombreux allocataires ne résidant pas à Nanterre.
Ce déséquilibre se retrouve dans les procédures de Droit Au Logement Opposable, où Nanterre est aussi la ville la plus sollicitée du département.
Nous savons qu’un travail est engagé entre la préfecture et les villes sur le Schéma des domiciliations, mais en tout état de cause, un rééquilibrage en matière d’hébergement, de relogement prioritaire et de domiciliations est indispensable.
Quelles réponses l’Etat entend-il apporter à ces problématiques majeures ?
[1] Clichy, Antony, Nanterre, Bourg-la-Reine et Gennevilliers
[2] Chaville, Courbevoie, Garches, La Garenne-Colombes, Marnes-la-Coquette, Neuilly-sur-Seine, Saint-Cloud, Suresnes et Vaucresson