Monsieur le Président, chers collègues,
Vous disposez donc, cette année, d’un excédent record de 550 millions d’euros, qui, je vous cite, « constituent une recette qui contribue au financement des dépenses nouvelles exposées [dans le budget primitif que vous nous soumettez aujourd’hui] ».
Quelques lignes plus loin, vous nous expliquez cependant que « le projet de budget supplémentaire 2019 n’apporte aux inscriptions budgétaires votées en décembre que des ajustements limités », qui « découlent quasi-exclusivement d’ajustements automatiques liés à des mesures d’ordre juridique, comptable ou fiscal ».
Vous n’autorisez donc aucune dépense supplémentaire sur aucun projet, alors que vous en avez amplement les moyens, et que les besoins existent.
Aucune dépense qui contribuerait à réduire les inégalités, soutenir les plus fragiles, favoriser la cohésion sociale ou redonner du souffle aux services que vous asséchez depuis des années.
Vous pourriez soutenir bien plus fortement les actions menées par vos services en faveur des plus vulnérables. Je pense qu’il y a un certain consensus sur le fait qu’un grand nombre de personnes âgées disposant d’une petite retraire en font partie, et ont beaucoup souffert des mesures de
ces derniers mois qui ne leur ont pas été favorables.
La solidarité à leur égard est au cœur de vos compétences. Pourtant, cela fait des années que les financements alloués aux Centres Locaux d’Information et de coordination gérontologique n’ont pas été revalorisés. Pire, ils ont été forfaitisés avec des montants absolument pas en adéquation avec le niveau de prise en charge réel de ces services par les villes qui en possèdent.
Je pense aux actions destinées aux enfants, que vous abandonnez progressivement. Vous pourriez redonner aux centres de PMI les 9 millions d’euros que vous leur avez enlevé ces six dernières années, afin qu’ils puissent recommencer à accueillir les 6 500 enfants qui y ont été reçus en moins sur la même période. Les 234 000 euros supprimés du chapitre « jeunesse » depuis 2014 pourraient contribuer à financer la carte Imagin’R, comme le font d’autres Départements.
Nous proposons également que vous investissiez bien plus en faveur de sujets primordiaux tels que la rénovation urbaine et sociale des quartiers populaires, et la rénovation énergétique des collèges. Mais vous pourriez aller plus loin encore. Vous pourriez investir en faveur de projets locaux, sans pour autant déséquilibrer le budget ni même recourir à l’emprunt, tant votre marge
est importante. Je pense à tous ces projets qui peinent à voir le jour ou à se maintenir, malgré leur grande utilité sociale
L’argent public que vous thésaurisez serait ainsi bien mieux utilisé, au profit de tous ceux qui ont besoin d’aide, et pour faire des Hauts-de-Seine un département inclusif, qui ne laisse personne au bord du chemin.
Rien d’extravagant au regard de vos moyens. Mais clairement, une autre politique pour les Hauts-de-Seine et ses habitants.
Que proposons-nous ?
En fonctionnement nous proposons d’augmenter de 20 millions d’euros les dépenses de ce budget supplémentaire 2019 pour permettre de répondre aux besoins des habitant-e-s de notre département qui sont en difficultés et qui ont besoin d’être soutenu-e-s par des politiques publiques ambitieuses et solidaires.
Le rôle du département étant d’être chef de file des politiques sociales, notre groupe dépose un amendement et propose que ces 20 millions d’euros soient consacrés à la mobilité des jeunes, à la petite enfance, à la révision de la tarification sociale de la restauration scolaire, à l’augmentation de l’aide aux voyages d’études dans les zones d’éducation prioritaire, à l’amélioration des services sociaux, à l’aide aux associations notamment celles qui œuvrent contre les violences faites aux femmes, au rétablissement des subventions aux syndicats départementaux qui manifestent ce matin et qui vous ont demandés un rendez-vous,
En investissement, notre groupe dépose un amendement qui propose qu’une enveloppe supplémentaire de 60 M€ soit affectée aux dépenses d’investissement et consacrée à l’accélération de la rénovation énergétique des collèges et du patrimoine de Hauts-de-Seine Habitat ainsi qu’au programme de l’ANRU 2. Ces investissements seront financés par le recours à l’emprunt.