Le 22 mai dernier, Emmanuel Macron annonçait ce qu’il avait choisi de retenir du plan Borloo pour l’avenir des banlieues : quasiment rien. Des dix-neuf mesures du plan, il ne reste au final que quelques miettes, sans ambition ni véritables moyens. Une fois encore, au plus haut niveau de l’État, c’est un rendez-vous raté avec les six millions d’habitants de quartiers qui souffrent et éprouvent un sentiment d’abandon.
Pour les quartiers populaires des Hauts-de-Seine, le décalage est flagrant entre ce qui était espéré et les mesures annoncées. A ce jour, le financement de la rénovation des six quartiers du département inscrits dans le 2nd plan de l’agence nationale de rénovation urbaine n’est pas assuré. Macron promet de porter à dix milliards d’euros le budget de l’ANRU, mais en réalité, seuls quelques millions ont été inscrits au budget de l’État en 2018.
Visiblement, ces quartiers ne pourront pas non plus compter sur le Département. Celui-ci refuse de s’engager sur le versement du moindre centime pour les quartiers de Bagneux, Nanterre, Gennevilliers, Asnières, Colombes ou Villeneuve-la-Garenne qui ont grandement besoin d’être rénovés. Il fait ainsi moins bien que tous les autres, y compris celui des Yvelines avec lequel il prétend fusionner, et qui vient d’engager 30 millions d’euros en faveur des opérations de l’ANRU 2 !
Ce ne sont pourtant pas les moyens qui manquent. Rappelons une fois encore le montant astronomique de l’excédent moyen de ces quatre dernières années : 237 millions d’euros !
Quant au nouvel établissement public Paris La Défense, il vient de bénéficier d’une contribution de 300 millions d’euros sur 10 ans, dont 30 millions qui lui seront versés pour financer un contrat de naming avec la U Arena. Ainsi, au terme d’une décision prise sans débat public ni concertation aucune, une somme d’argent public considérable va être consacrée à une opération de communication dont l’utilité est loin d’être évidente.
Cela démontre bien que le Département fait de La Défense sa priorité absolue, alors que la réduction des fractures territoriales qui persistent dans les Hauts-de-Seine constitue l’un de ses devoirs et même sa raison d’être. Il devient pourtant urgent qu’il s’intéresse aux quartiers populaires et à leurs habitants.