Les débats que nous avons aujourd’hui sont intéressants. Ils durent depuis longtemps dans notre société.
Ils très sont importants, mais nous ne sommes pas devant des débats institutionnels coupés des enjeux auxquels nous sommes confrontés, en soi, hors sol, hors des citoyens, hors des territoires.
La création d’une Métropole institutionnelle part d’un fait : la Métropole a une existence objective au-delà de l’institution métropolitaine.
L’ensemble des métropoles mondiales est confronté à des sujets aujourd’hui auxquels nous sommes nous-mêmes confrontés.
La Métropole, c’est d’abord un phénomène d’urbanisation des sociétés qui, aujourd’hui, existent ici et dans l’ensemble des pays, avec l’évolution de l’emploi, de l’agriculture, du mode de vie, qui font qu’on est confronté à de nouvelles constructions institutionnelles à inventer qui ne peuvent pas être des réponses bureaucratiques !
Aujourd’hui, nous sommes dans des débats qui durent depuis plusieurs décennies, où le Gouvernement précédent, par facilité, a repris le projet de votre copain, M. Dallier – c’est comme cela –, au lieu de pousser le débat jusqu’au bout…en fonction des questions qui nous sont posées, sociales, d’aménagement, y compris d’agriculture dans les zones périphériques aux métropoles, comment on nourrit demain les citoyens d’Ile-de-France avec les territoires ruraux de proximité, toutes ces questions ont été évacuées, on est tombé dans des débats soit politiciens, soit bureaucratiques.
Aujourd’hui, en réponse à cela, vous nous proposez exactement la même logique. Le débat que nous avons, sommes-nous capables de l’avoir avec les citoyens ? Depuis quand ne l’ont-ils pas eu, ce débat ? Ils ne l’ont jamais eu ces dernières années, alors que depuis des années, on nous balade avec des réponses que tout le monde pense justes. Je ne dis pas que nous avons raison sur tout et j’espère que vous ne pensez pas non plus que vous avez raison sur tout, mais il y a une chose dont on est sûr : à force d’être dans des débats qui ne sont que dans des hémicycles, on est en train d’éloigner les citoyens d’enjeux qui sont essentiels pour leur avenir. Essentiels !
Est-ce qu’on est capable d’avoir un vrai débat citoyen qui intéresse les populations, les élus, évidemment, mais pas que les élus départementaux, les élus locaux, les élus municipaux ? Comment ont-ils été associés à tous ces débats ? Est-ce que la fusion entre nos deux Départements mérite un débat ? Est-ce que la réponse qui va être donnée aux Départements dans la Métropole mérite un débat ?
Vous et bien d’autres, pensez que le débat citoyen est inaccessible. Je pense le contraire, et à force de faire sans eux, on aura des réponses populistes qui nous éloigneront évidemment des enjeux auxquels nous sommes confrontés pour donner des réponses bureaucratiques, centralisatrices et dangereuses. Est-ce qu’on continue comme cela ?
Nous avons demandé ces consultations lors du débat parlementaire, nous n’avons pas été entendus !
Si on n’arrive pas à faire le lien entre nos réponses institutionnelles et les enjeux auxquels les citoyens sont confrontés, les réponses à leur apporter, on va vers de sacrées dérives antidémocratiques, que l’on vit déjà dans les élections législatives, mais que l’on va vivre aussi dans les élections territoriales.
Faisons attention, construisons cela. Nous n’avons pas non plus la réponse toute faite.
Référendum, grand débat public… On a fait un grand débat public avec la Commission du débat public pour le projet Grand Paris Express, qui a concerné beaucoup de monde, qui a permis des évolutions d’un projet qui était ficelé d’en haut. Est-ce que sur les territoires, on est capable d’avoir au moins cette approche-là? Je pense que c’est à notre portée, qu’on a les moyens de le faire. La démocratie coûte. Oui, il faut investir de l’argent pour que ce débat ait lieu, mais cela vaut le coup, c’est tout ce que nous demandons.