Monsieur le Président, Cher.e.s Collègues,
Tout d’abord, je souhaiterais remercier les services du Département pour la qualité de ce rapport. Les éléments qu’il comporte permettent une analyse de la situation à partir de laquelle j’apporterai plusieurs propositions. Car vous le savez, notre groupe a toujours été très attentif sur cette question majeure pour l’évolution de notre société.
Vous le rappelez, ce rapport est, depuis 2014, une obligation pour les collectivités territoriales. Et malheureusement, en 2016, il reste beaucoup à faire en matière d’égalité !
On le voit bien à la lecture des données que vous nous fournissez ; les inégalités femmes-hommes persistent et bien évidemment la plupart du temps au détriment des femmes.
Ainsi, concernant la situation des femmes du département des Hauts de Seine, on note qu’elle représente une grande part de l’effectif : 72,4% ; et pourtant, elles ne sont plus que 54% des agents occupant des fonctions d’encadrement et plus que 47% des agents occupant des postes de directrices.
Il suffit, Monsieur le Président, de regarder derrière vous pour constater la faible présence de femmes directrices de service.
Le département des Hauts-de-Seine n’est pas immunisé face au phénomène du plafond de verre, phénomène qui consiste, vous le savez, à observer de moins en moins de femmes, plus on monte dans l’échelle hiérarchique. Et évidemment, cela a des conséquences sur les salaires.
Autre conséquence sur les salaires, la non-mixité dans certaines filières, 45% des femmes seulement sont présentes dans nos filières techniques.
Les écarts dans le déroulement de carrière restent importants, mais surtout, il est noté dans le rapport que 0,54% des femmes ont eu une promotion interne contre 0,62% des hommes. Ce qui signifie que ces écarts se creusent ce qui est préoccupant.
Sur les salaires, l’écart de rémunération est de 10,6% en moyenne mais nous savons bien que celui-ci est plus important si nous prenons en compte les temps partiels. Et les femmes sont 7 fois plus nombreuses en temps partiels que les hommes.
Par contre concernant les dispositifs de formation il faut noter une réelle égalité de traitement des agents.
Concernant la garde d’enfants, des dispositions sont prises avec une subvention modulable en fonction du quotient familial pour frais de garde et la mise à disposition de 80 berceaux en crèche. Mais nous n’avons pas de bilan, pouvez-vous par exemple nous préciser combien de demandes de places en crèche ne sont pas satisfaites sur une année ? Je pense que le chiffre n’est pas négligeable.
Concernant les politiques menées par le département sur le territoire en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes, plusieurs remarques :
La première concerne la place du sport féminin dans notre département. C’est une question cruciale car nous le savons, le sport féminin bénéficie de moyens financiers moindres et d’une couverture médiatique insuffisante ; alors même qu’il existe de grandes athlètes. Par exemple dans le dispositif de financement des élites du département, combien y a-t-il de femmes ? Parce qu’elles existent, dans les Hauts-de seine comme ailleurs, mais elles ne sont pas assez connues, ni soutenues dans leurs carrières.
Ensuite, concernant la culture, je saisis ce rapport pour rappeler ma proposition d’assurer une mixité dans le jury du Prix Chateaubriand et de veiller à la promotion des auteures féminines.
Par ailleurs, vous citez des actions, visant à assurer aux femmes la maitrise de leur sexualité, que nous soutenons bien évidemment. En revanche, on ne peut pas se féliciter que, faute de moyens, le Centre de planning familial de Rueil-Malmaison ferme ses portes, le département ayant supprimé la subvention de l’association support de ce planning. Nous vous demandons de revenir sur cette décision complètement incompréhensible comme le demandent de nombreux alto-séquanais par voie de pétition en ce moment.
Enfin, sur la question des violences faites aux femmes, notre groupe a toujours reconnu que le département a, de longue date, pris des initiatives en la matière ; mais aujourd’hui il est en recul sur ce sujet. Nous déplorons la baisse de budget de 11% consacré au programme départemental de lutte contre les violences faites aux femmes. Notre département prend également du retard par rapport à d’autres, qui dynamisent la mise en place de partenariats entre les différents acteurs publics, associatifs, médicaux, juridiques etc et qui permettent d’agir de concert au sein d’Observatoires départementaux des violences envers les femmes. Pour que le travail d’aide aux victimes de violences soit le plus efficace possible, cette mise en commun, ces échanges mutuels et ces concertations sont essentiels pour permettre aux femmes d’être écoutées, informées sur leurs droits et sécurisées pour enfin sortir des violences. A l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le 25 novembre, j’ai réuni à Nanterre, des associations militant contre ce fléau. Nous avons pu dégager deux grandes problématiques auxquelles sont confrontées les femmes dans notre département et sur lesquelles nous avons décidé de réagir ensemble. La première c’est de solliciter les services de l’État pour continuer d’améliorer l’accueil dans les commissariats, en intensifiant les formations des personnels. En effet, il n’est pas admissible, que des femmes qui ont réussi à sortir du silence -ce qui n’est pas facile-, nous disent qu’arrivées au commissariat on ne veut pas prendre leur plainte, que l’on remet en cause leur témoignage, voire qu’on leur tient des propos culpabilisants. Et cela arrive encore bien trop souvent dans des commissariats de notre département ! La deuxième problématique concerne plus directement notre assemblée. C’est pourquoi je me permets d’intervenir ici pour demander que notre Office départemental mette en place un dispositif d’attribution de logements en urgence, ou d’autres dispositions sous la forme qu’il souhaite, pour que les femmes puissent être mises à l’abri rapidement, voire changent de communes pour échapper aux violences. Je vous remercie.
Notre groupe donne acte sur ce rapport et émet le vœu que la question de l’égalité femmes-hommes imprègne, toujours plus, par des politiques innovantes et tournées vers l’avenir, l’action de notre Département.