Monsieur le Président,

Historiquement et plus particulièrement depuis le début de la crise économique, la France présente de graves inégalités socio-urbaines à travers l’ensemble de son territoire national. De nombreux quartiers ont accumulé, au fil des décennies, des difficultés économiques, urbaines et sociales majeures. Notre département n’y échappe malheureusement pas, et nous n’avons cesse de le rappeler inlassablement au sein de cet hémicycle.

En 2004, la loi dite « loi Borloo » instaurait le lancement d’un vaste plan de rénovation urbaine qui a été mis en oeuvre sur plus de cinq cents territoires prioritaires jusqu’en 2014. Pour autant, des inégalités sont toujours flagrantes et des centaines de quartiers sont aujourd’hui en proie à une concentration extrême de pauvreté, de détresse sociale et de dégradation du cadre de vie. Notre département en est un exemple caractéristique, ici où extrême richesse côtoie grande pauvreté.

Ces zones sensibles nécessitent et méritent une intervention particulièrement ambitieuse des pouvoirs publics afin d’œuvrer efficacement à l’égalité des territoires. Dans les Hauts-de-Seine, plusieurs villes ont bénéficié sur la période 2004-2014 d’un plan de rénovation urbaine dans les quartiers les plus fragiles. Le département a su accompagner ces grands projets en allouant d’importants crédits complémentaires à ceux de l’ANRU. Cela a permis la mise en œuvre d’opérations d’ampleur, pérennes, efficaces et largement saluées par la population et les pouvoirs publics locaux.

La loi du 21 février 2014 sur la programmation pour la ville et la cohésion urbaine pose le cadre, fixe les objectifs et définit les moyens du second programme national de rénovation urbaine. L’arrêté du 29 avril 2015 précise la liste définitive des nouveaux quartiers prioritaires de la politique de la ville présentant les dysfonctionnements urbains les plus importants. Parmi eux, six se trouvent dans les Hauts-de-Seine. Sont concernées les villes d’Asnières-sur-Seine, de Gennevilliers, de Colombes, de Villeneuve-la-Garenne et de Bagneux.

Bien que nous regrettions que le gouvernement ait décidé de réduire drastiquement le nombre de quartiers concernés par ce dispositif, nous souhaitons porter de la manière la plus ambitieuse qui soit les six projets qui ont été retenus. Prétextant une concentration de l’investissement public sur les zones les plus défavorisées, le gouvernement a en réalité cherché à masquer la réduction des moyens alloués par l’État à la rénovation urbaine. Nous regrettons bien évidemment cette décision injuste dans un contexte de forte paupérisation des territoires les plus fragiles et d’accroissement des inégalités.

Plus que jamais, les quartiers en difficulté des Hauts-de-Seine nécessitent un large investissement des pouvoirs publics tant sur le plan urbain que sur le volet social. Par conséquent, le concours du département dans la réussite de ces six projets encore plus nécessaire aujourd’hui qu’il ne l’était dans le premier programme national de rénovation urbaine. Dès lors, je souhaiterais vous interroger au nom du groupe Front de Gauche et Citoyens sur les engagements financiers que le département est prêt à prendre pour participer à ces six grands chantiers ainsi qu’aux quatre opérations reconnues d’intérêt régional. Nous souhaitons que les crédits alloués en ce sens puissent traduire de manière ambitieuse la volonté de l’exécutif de lutter contre les inégalités territoriales.

Nous vous demandons donc que les crédits complémentaires alloués par le département à ces programmes soient au moins équivalents à ceux de la période 2004-2014.

Je vous remercie.